Etat civil
Nom : Preston
Prénom : Elvire Rose
Surnom HJ : Poison
Date de Naissance : 4 avril 1981
Nationalité : Américaine
Etat Matrimonial : Elle est mère d'une petite fille de 6 ans et des poussières. Si elle est officiellement célibataire, elle est plus ou moins impliquée dans une relation avec sa colocataire.
Dernier lieu de résidence connu : Elle a un appartement dans le Berlin moldu. Sa famille n'a aucune idée de son lieu de résidence actuelle
Profession : Elle est traductrice pour le ministère de la magie. Ça n'est pas un métier qu'elle trouve particulièrement passionnant, mais elle a besoin d'argent pour Gabrielle et ayant quitté l'école des sorcières de Salem avant la fin de sa scolarité, le fat d'être polyglotte était son seul atout pour l'obtention d'un bon poste. Elle rêve en fait de gagner sa vie grâce à ses aptitudes pour les potions.
Dossier médical
Age (entre 17 et 150 ans) : 23 ans
Poids approximatif : Dans les 60-65kg
Taille approximative : 1m75
Autres : Elvire s'est fait percer la langue en 2003, parce que Katja avait peur de le faire toute seule.
Texte personnel
- Maman ?
La douce voix claire de la petite Gabrielle a l'effet d'une bombe, et je sens sa mère se recroqueviller instinctivement sous les draps. Elle ne veut pas inquiéter sa fille, ce que je n'ai pas de mal à comprendre. La gamine tend le bras vers l'interrupteur et lève les yeux vers moi. Malgré l'obscurité qui me fait plisser les yeux, je la vois interrompre son geste, attendant que je lui dise quoi faire.
- Va te coucher, princesse.
Elle hésite un instant et obéit. Dès que le bruit de ses pas dans le couloir ne nous parvient plus, Elvire commence à se détendre.
- Comment il a pu, ce salaud ?
Je ne prends pas la peine de répondre. Ça ne servirait à rien. Pour être honnête, je partage un peu son sentiment à l'égard de son frère, bien que je ne l'ai jamais vu. Pas seulement à cause de cette lettre, mais parce que je me rappelais encore parfaitement de cette fille qui avait frappé à ma porte, le ventre rond comme un ballon, presque six ans plus tôt, répondant à l'annonce que j'avais fait passer dans un journal moldu.
Je cherchai une colocataire, et j'en trouvai deux. L'attitude d'Elvire m'avait scotchée. Vu sa situation, je me serais attendue à des pleurs, des plaintes et des cauchemars. Il n'y et rien de cela, jusqu'à cette fichue lettre. Elle semblait particulièrement forte et sûre d'elle, et on en aurait presque oublié le bébé qui arrondissait son ventre sous son t-shirt. Elle avait juste 17 ans, et elle était arrivée en Allemagne depuis deux mois. A peine arrivée, elle s'était trouvé un boulot dans un bar moldu. Un truc pas trop mal payé, et elle avait facilement pu louer une chambre. Mais avec la petite, elle allait avoir besoin d'un peu plus d'espace et de calme, alors elle avait trouvé mon annonce idéale. Je crois que malgré tout, elle n'allait pas très bien. Mon appartement n'avait rien d'idéal. Pas insalubre ni rien, mais il était petit et pas spécialement bien placé. Lorsque je lui avais dit qu'elle trouverait sûrement mieux ailleurs, pour pas plus cher, elle s'était mise à rire.
« Ma chambre est à côté d'une gare. Crois-moi Katja, je ne vais pas faire la fine bouche. »
Depuis, heureusement, on a déménagé. Parce que quoi qu'elle en dise, Gabrielle était vraiment trop à l'étroit chez moi. Maintenant, toutes les trois, on a un joli appartement en plein Berlin, trois chambres, un grand salon et même un balcon. Elvire nous a trouvé ça il y a à peine un an. Maintenant qu'elle bosse pour le ministère allemand, on peut se permettre ce genre de trucs.
- Il ne peut pas faire ça...
Je soupire. Oh que si, il le peut. C'est bien le problème en fait. Si Jazz veut venir vivre en Allemagne, rien ne l'en empêche. Doucement, je passe une main dans ses cheveux sombres, replaçant une ou deux mèches bouclées derrière son oreille.
- Mais je croyais qu'il ne savait pas que tu avais quitté le pays ?
- Je suppose qu'Enola a craché le morceau...
- Après six ans ?
Elle hausse les épaules. Ça n'est pas vraiment logique, mais il n'y a pas d'autre explication. Quand elle est arrivée, qu'elle m'a raconté son histoire, elle m'a dit qu'il n'y avait que sa cousine qui soit au courant de ses projets. Elle avait décidé de rejoindre l'Allemagne, parce que c'était une partie de ses origines, du côté maternel, si je me souviens bien. Les premiers mois, elle avait gardé le contact avec sa cousine. Je ne sais pas vraiment pourquoi elle a cessé toute correspondance. Toujours est-il qu'elle était persuadée que son frère ne savait rien de sa vie et de celle de Gaby. Pas qu'elle souhaitait à tout prix l'en écarter, il semblait juste ne pas trop s'en soucier. Du moins, c'est l'impression que m'avait laissé son histoire. Quand elle s'était présentée pour s'installer chez moi, elle m'avait raconté sa vie. Elle ne semblait pas avoir de problème avec le fait de raconter toute sa vie, de sa première expérience magique au départ du manoir familial - perdu non loin de Tucson, Arizona - à une parfaite inconnue. Comme si tout ce cirque n'avait aucune signification particulière. C'est ce que j'aime, chez elle. Cette manie qu'elle a de se détacher de tout ce qui la blesse.
Elvire avait parlé de sa mère, dont les cheveux d'un noir ébène tombaient sur ses épaules en dessinant de sublimes boucles. Elle avait parlé de son père aussi, de toutes sa famille, en réalité. Je connais chaque membre de sa famille proche, de leur pire défaut à la meilleure de leur qualité, comme si je les connaissais. Surtout, elle avait parlé de Jazz. Du petit garçon qui avait débarqué à la maison alors qu'elle n'avait qu'un an, rejeton d'un vieux sorcier à la réputation douteuse et d'une jeune et jolie moldue. Ce garçon dont les cheveux blonds et les yeux sombres l'avaient toujours subjuguée, aussi loin que ses souvenirs remontent. Ce garçon qui, du statut de frère, était passé à celui d'amant, sans qu'elle ne le réalise vraiment. Sa vie américaine se résume à Jazz. Tout ce qui comptait pour elle, les moindres petites choses étaient liées au garçon.
Lorsqu'elle me parla de ses premiers pas dans le monde magique, elle me parla surtout de la lettre de réponse de Jazz et du paquet de chocoballes qu'il lui avait envoyé de l'école de sorcellerie de Salem. Lorsqu'elle parla de sa propre scolarité, encore une fois c'était lié à Jazz. Ils étaient toujours ensemble. Du moins, jusqu'à sa grossesse. Elle s'était alors retrouvée obliger de fuir. J'avoue qu'une gosse de seize ans enceinte, c'est un problème. Surtout quand on sait que le père est le frère de la jeune fille. Mais je ne comprenais pas trop le problème dans son cas, puisqu'après tout, Jazz n'était pas du même sang.
Pourtant, les Preston n'avaient pas vu cette histoire d'un bon œil, et préféré leur fils adoptif à leur fille biologique, la chair de leur chair. À peine majeure, Elvire avait prit son balai et un bon paquet de gallions. Elle avait passé quelques semaines chez Enola. Sa cousine avait fini par la mettre dehors à son tour, sans méchanceté. L'appartement était juste trop petit pour la famille Perry et la jeune fugitive, et Enola faisait passer ses jumeaux avant tout. L'adolescente avait donc pris l'avion pour Berlin, puis avait débarqué chez moi. Son histoire et la sincérité que j'avais lu dans ses yeux bleus m'avaient plu, et je ne l'avais pas choisi par pitié, juste parce qu'elle était intéressante.
Et maintenant, après six ans, Jazz se sentait soudainement père d'une gosse dont il ne connaissait probablement même pas le nom ? Je grogne, et Elvire laisse échapper un nouveau sanglot. Malgré ses grands airs qu'elle prenait parfois, malgré sa force apparente, je sais bien qu'elle a mit longtemps à s'en remettre, à passer à autre chose. On ne balaye pas sa famille, dix-sept ans de sa vie comme ça, d'un revers de la main. Non, ça ne marche pas comme ça. Je l'ai vu collectionner les hommes, enchaîner les conquêtes. Jamais plus d'une nuit. Sauf un garçon. Un idiot. Un type en vacances, je crois, un de ces types dont le seul atout est leur accent exotique. Enfin, elle en était tombée amoureuse. Et lui s'était enfui dès qu'il avait fait la connaissance de Gabrielle. Pour une femme qui avait déjà du mal à avoir une relation durable – à savoir plus de deux ou trois nuits – avec un homme, ça n'avait pas aidé.
Et comme si toutes ses épreuves n'avaient pas suffit, voilà que son pire cauchemar était sur le point de débarquer à Berlin, et de secouer toute la ville pour trouver sa sœur et sa fille.
- Je vais partir.
- Quoi ? Non !
- Gabrielle... Je ne veux pas qu'elle le voie. On va aller ailleurs. Une autre ville. Un autre pays.
Elle ne me regarde même pas, et je suis certaine qu'elle ne le pense pas. Elle adore Berlin. Elle ne déteste pas son travail. Elle m'aime. Je crois. Elle ne partira pas. Je caresse de nouveau ses cheveux et elle déglutit, avant de reprendre une respiration plus calme. Ça, ça me fait peur. Elle ne le pensait tut de même pas, si ? Ça n'est pas cette décision ridicule qui la calme de cette façon ! J'ouvre la bouche pour protester, mais ne dis rien. Il n'y a pas grand chose à dire. Je ne vais pas lui reprocher de fuir, je ne ferais pas mieux à sa place. Je ne peux pas non plus lui demander de ne pas m'abandonner. Ce serait stupide, et diablement égoïste. Je ne peux pas lui demander ce genre de chose. Soupir.
- Tu devrais dormir, maintenant.
Oui, c'est une bonne phrase. Elle hoche la tête et s'installe plus confortablement. Je doute qu'elle dorme vraiment, mais elle feint très bien le sommeil.